Il obtient un poste d'instituteur en arabe à
Boughari puis à Dellys. Il termine sa carrière au lycée Emir Abdelkader
d'Alger. ...
L’association des anciens médersiens a organisé, samedi, une soirée en
hommage au regretté cheikh Mohamed Sari, au palais de la culture Moufdi
Zakaria de Kouba.
Ils étaient nombreux les anciens médersiens et leur famille, à se
retrouver le temps d’une soirée artistique pour se remémorer de
certains souvenirs de jeunesse irrévocable mais ô combien précieux ! Le
dénominateur commun de ces souvenirs indélébiles est incontestablement
le regretté cheikh Mohamed Sari. Fils de Hamoud Sari et de Youcef Khodja
Yamina, Mohamed Sari est né le 30 mai 1911 à Cherchell. Maîtrisant
aussi bien la langue de Molière que celle d’El Moutenanbi, le défunt
est titulaire du diplôme des médersas. Entre 1952 et 1953, il décroche
une agrégation à la Sorbonne en droit musulman. Il obtient un poste
d'instituteur en arabe à Boughari puis à Dellys. Il termine sa carrière
au lycée Emir Abdelkader d’Alger.
Cette figure de proue de l’enseignement qui a œuvré, sa vie durant, à
prodiguer un enseignement de qualité à ses élèves. Des élèves qui, pour
la plupart, continuent d’occuper des postes stratégiques au sein de la
sphère du pouvoir algérien.
Mohamed Sari était également pétri de musique et épris de poésie.
Preuve en est qu’il organisait des concerts privés, sollicitant deux
artistes de référence de la musique andalouse, Dahmane Benachour et El
Hadj Mahieddine El Mafdoud. Toutes les grandes familles de Cherchell
étaient, bien entendu, conviées à Aïn Qcida, dans la maison des Youcef
Khodja.
Ce samedi, dans son allocution d’ouverture, le président de
l’association, Aït Belkacem Mourad, a indiqué que «cet hommage
s’inscrit dans la stratégie adoptée par les médersiens qui ne sauront
oublier leurs aînés dont l’apport à la culture nationale est indéniable.
Dès son avènement, l’association n’a cessé de lutter contre la culture
de l’oubli en mettant en exergue tous ceux qui ont adopté leur jalon à
l’édifice culturel».
Dans un brillant argumentaire, la fille cadette du défunt, Nora Sari
Zertal — laquelle a embrassé la même carrière que son père — a évoqué
les mérites de son père : «Parfaitement bilingue, mon père se distingua
par son sens inné de la pédagogie, par son immense culture générale
dans les deux langues et par les résultats de ses élèves dont beaucoup
occupèrent et occupent encore à ce jour des postes administratifs
importants au sommet de l’Etat. L’enseignement était pour lui, un
sacerdoce. Il refusa toujours de solliciter un poste administratif, quel
qu’il soit, qui aurait pu le propulser au sommet. Seule comptait pour
lui la transmission du savoir.» Elle nous apprendra également que
durant la Révolution, il participa selon ses moyens et ses possibilités
chaque fois qu’il était sollicité.
Il payait régulièrement sa quote-part au Front. Abondant dans le même
sens, certains de ses anciens élèves ont pris le micro pour témoigner de
la grandeur de leur regretté professeur : «Un homme exceptionnel, qui a
su nous inculquer les valeurs de l’enseignement et de la vie. Nous le
respections beaucoup. Il était unique en son genre.» Après ces
pathétiques et élogieux témoignages, la musique a pris le relais. Durant
une heure et demie, les nombreux convives de marque ont pu s’ennivrer
de pièces musicales andalouses, interprétées par maître Smaïl Hakem,
accompagné par certains éléments de l’orchestre régional d’Alger, sous
la houlette de Abdeldjellil El Ghobrini, président de l’association El
Kayssiya de Cherchell. D’une voix chaude et prenante, Smaïl Hakem a
repris de grands standards andalous, à l’image de Zarni kalbi el
mahboub, Tarati el Allah, Min wahch el habayb, Ya saheb el ghanem
suivis d’autres morceaux et de chants religieux.
Il est à noter que la fille aînée de Mohamed Sari, Zeyneb Youcef
Khodja, s’est vu remettre une distinction à la mémoire de son père.
Nacima Chabani
Boughari puis à Dellys. Il termine sa carrière au lycée Emir Abdelkader
d'Alger. ...
L’association des anciens médersiens a organisé, samedi, une soirée en
hommage au regretté cheikh Mohamed Sari, au palais de la culture Moufdi
Zakaria de Kouba.
Ils étaient nombreux les anciens médersiens et leur famille, à se
retrouver le temps d’une soirée artistique pour se remémorer de
certains souvenirs de jeunesse irrévocable mais ô combien précieux ! Le
dénominateur commun de ces souvenirs indélébiles est incontestablement
le regretté cheikh Mohamed Sari. Fils de Hamoud Sari et de Youcef Khodja
Yamina, Mohamed Sari est né le 30 mai 1911 à Cherchell. Maîtrisant
aussi bien la langue de Molière que celle d’El Moutenanbi, le défunt
est titulaire du diplôme des médersas. Entre 1952 et 1953, il décroche
une agrégation à la Sorbonne en droit musulman. Il obtient un poste
d'instituteur en arabe à Boughari puis à Dellys. Il termine sa carrière
au lycée Emir Abdelkader d’Alger.
Cette figure de proue de l’enseignement qui a œuvré, sa vie durant, à
prodiguer un enseignement de qualité à ses élèves. Des élèves qui, pour
la plupart, continuent d’occuper des postes stratégiques au sein de la
sphère du pouvoir algérien.
Mohamed Sari était également pétri de musique et épris de poésie.
Preuve en est qu’il organisait des concerts privés, sollicitant deux
artistes de référence de la musique andalouse, Dahmane Benachour et El
Hadj Mahieddine El Mafdoud. Toutes les grandes familles de Cherchell
étaient, bien entendu, conviées à Aïn Qcida, dans la maison des Youcef
Khodja.
Ce samedi, dans son allocution d’ouverture, le président de
l’association, Aït Belkacem Mourad, a indiqué que «cet hommage
s’inscrit dans la stratégie adoptée par les médersiens qui ne sauront
oublier leurs aînés dont l’apport à la culture nationale est indéniable.
Dès son avènement, l’association n’a cessé de lutter contre la culture
de l’oubli en mettant en exergue tous ceux qui ont adopté leur jalon à
l’édifice culturel».
Dans un brillant argumentaire, la fille cadette du défunt, Nora Sari
Zertal — laquelle a embrassé la même carrière que son père — a évoqué
les mérites de son père : «Parfaitement bilingue, mon père se distingua
par son sens inné de la pédagogie, par son immense culture générale
dans les deux langues et par les résultats de ses élèves dont beaucoup
occupèrent et occupent encore à ce jour des postes administratifs
importants au sommet de l’Etat. L’enseignement était pour lui, un
sacerdoce. Il refusa toujours de solliciter un poste administratif, quel
qu’il soit, qui aurait pu le propulser au sommet. Seule comptait pour
lui la transmission du savoir.» Elle nous apprendra également que
durant la Révolution, il participa selon ses moyens et ses possibilités
chaque fois qu’il était sollicité.
Il payait régulièrement sa quote-part au Front. Abondant dans le même
sens, certains de ses anciens élèves ont pris le micro pour témoigner de
la grandeur de leur regretté professeur : «Un homme exceptionnel, qui a
su nous inculquer les valeurs de l’enseignement et de la vie. Nous le
respections beaucoup. Il était unique en son genre.» Après ces
pathétiques et élogieux témoignages, la musique a pris le relais. Durant
une heure et demie, les nombreux convives de marque ont pu s’ennivrer
de pièces musicales andalouses, interprétées par maître Smaïl Hakem,
accompagné par certains éléments de l’orchestre régional d’Alger, sous
la houlette de Abdeldjellil El Ghobrini, président de l’association El
Kayssiya de Cherchell. D’une voix chaude et prenante, Smaïl Hakem a
repris de grands standards andalous, à l’image de Zarni kalbi el
mahboub, Tarati el Allah, Min wahch el habayb, Ya saheb el ghanem
suivis d’autres morceaux et de chants religieux.
Il est à noter que la fille aînée de Mohamed Sari, Zeyneb Youcef
Khodja, s’est vu remettre une distinction à la mémoire de son père.
Nacima Chabani