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    (((DELLYS))) Pour être relogé, il faut savoir être violent

    elwalyoun
    elwalyoun
    Admin


    Nombre de messages : 271
    Date d'inscription : 28/02/2009

    (((DELLYS))) Pour être relogé, il faut savoir être violent Empty (((DELLYS))) Pour être relogé, il faut savoir être violent

    Message par elwalyoun Sam 3 Avr - 0:48

    Dans son édition du 1er au 7 avril 2010, le Courrier International (no. 1013, p. 36) a repris un article du quotidien Liberté sur le nouveau mode d’attribution de logement en Algérie. Tout le monde sait qu’au pays, pour avoir droit à un logement (ou un lot de terrain), trois façons de procéder étaient jusque-là de mise : 1 - connaître des hauts-placés dans l’administration (al-ma’arifa) ; 2 - payer des pots-de-vin (ar-rachwa, la chipa ou al-ikramiya, c’est selon !) ; et 3 - avoir les dieux avec soi (le fameux coup de chance ou az-z’har qui n’est pas à la portée de tous !). Aujourd’hui, les choses changent. À ces trois modes « traditionnels » vient s’ajouter un quatrième : « les nouveaux logements [sont] attribués en priorité aux habitants […] qui manifestent violemment leur colère ». Le proverbe qui dit : « autres temps, autres mœurs », prend ici tout son sens. C’est, en tout cas, ce que le journaliste A. B. de Liberté semble vouloir nous expliquer dans son article ci-dessous.



    ALGÉRIE

    Pour être relogé, il faut savoir être violent



    Les nouveaux logements semblent toujours attribués en priorité aux habitants des bidonvilles qui manifestent violemment leur colère. Serait-ce la seule issue pour avoir gain de cause ?



    LIBERTÉ, Alger, A. B.

    COURRIER INTERNATIONAL (édition papier), N° 1013, DU 1er AU 7 AVRIL 2010, p. 36



    Le lancement, le 14 mars, de l’opération de relogement de 10 000 familles algéroises ne s’est pas fait dans le calme. Dans les bidonvilles et autres quartiers sensibles, la tension est toujours vive depuis que des émeutes, vite étouffées, ont éclaté dans plusieurs quartiers comme Djenane Sfari, à Birkhadem, ou à la ferme Gregory, près de Kouba. Une semaine avant le lancement de cette opération – qui devrait s’étaler jusqu’au mois d’octobre prochain, les habitants du quartier Zaâtcha avaient également manifesté leur colère. “On a commencé par reloger les habitants de Diar Echems, parce qu’ils ont créé des émeutes, barré la route et brûlé des pneus”, affirment ceux qui sont toujours en attente d’un toit. Faut-il recourir à la violence pour prétendre à l’habitat social ? Il faut savoir que ce genre de situation profite généralement à la mafia des bidonvilles, spécialiste des opérations de recasement et capable de réaliser de juteuses affaires sur le dos des plus pauvres.

    Au-delà de ces difficultés pratiques, le plus inquiétant est le rôle joué par les élus locaux. Les assemblées populaires communales [APC] ne délivrent plus de logements, mais elles sont chargées de l’établissement des listes de bénéficiaires, avec tous les avantages et les trafics que cela suppose. Ce sont aussi les APC qui ferment généralement les yeux sur l’édification de nouveaux bidonvilles et ce sont encore elles qui encouragent, parfois ouvertement, leurs citoyens à recourir aux émeutes pour se faire entendre. Les élus adoptent le même langage. “Ce n’est pas nous qui délivrons les logements. Nous avons établi des listes et les avons transmises aux responsables. Il faut voir avec eux…”, peut-on entendre. Cette façon de botter en touche n’absout aucunement les élus locaux de leurs responsabilités. On aurait pu éviter ces tensions si la transparence était de rigueur. Il faudrait que les élus locaux communiquent avec leurs citoyens et les informent des programmes de recasement. Ils auraient ainsi évité toutes les mauvaises interprétations et auraient gagné en crédibilité. Lorsque ont éclaté les émeutes du quartier de Diar Echems, le ministre de l’Intérieur, qui s’est déplacé sur les lieux, a déclaré que l’État allait résoudre le problème des habitants dans le calme et a averti que ce n’était pas en provoquant des émeutes qu’on pouvait faire pression sur le gouvernement. Plus tard, le préfet d’Alger a fait passer le même message. Mais, sur le terrain, ceux qui attendent leur logement depuis des lustres, comme ceux qui se sont spécialisés dans le business des bidonvilles, sont persuadés que le chantage par les émeutes demeure le seul moyen de “se faire respecter”.

      La date/heure actuelle est Jeu 16 Mai - 5:32